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Le Fonds des Nations Unies pour la Population en partenariat avec les gouvernements du Burkina, de la Côte d'Ivoire, de la Gambie et du Togo lance un appel ultime à une action transformatrice pour l’élimination de la fistule obstétricale en Afrique de l’Ouest et du Centre. Une rencontre spéciale a été organisée à cet effet le 23 septembre 2022 à New York en marge de la 77ème Assemblée Générale des Nations Unies dans le souci de lancer un ultime appel aux décideurs et partenaires en développement pour un renouvellement de leur engagement à l’endroit de cette cause.  Co présidé par la Première Dame de la Gambie S. E. Mme Fatoumata Bah-Barrow et la Sous-Secrétaire Générale des Nations Unies et Directrice Exécutive Adjointe de l’UNFPA, Dr Diene KEITA, la rencontre a enregistré la participation des premières Dames de la Namibie et de la Guinée Bissau ainsi que des membres des gouvernements du Burkina-Faso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée Bissau, du Libéria, du Mali, du Nigéria et du Togo. Etaient également présents à la rencontre, les partenaires techniques et financiers, les donateurs, les représentants de la Société Civile intéressés par les questions de santé reproductive, de genre et de droits humains. Il convient de signaler la présence effective de la Directrice Régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de UNFPA, Mme Argentina MATAVEL,   des représentants résidents de UNFPA en Guinée Bissau, en Gambie et au Togo  ainsi que de  hauts responsables du siège de UNFPA.

Atteindre zéro Fistule Obstétricale d'ici 2030 nécessitera des efforts concertés de la part des gouvernements, des partenaires de développement, des organismes régionaux, des organisations de femmes et de jeunes, du secteur privé, des dirigeants communautaires et des citoyens ordinaires pour sensibiliser et investir dans l'élimination de la fistule obstétricale. L'objectif de cet événement parallèle à la 77ème AG/NU,  est d'établir et de renforcer les partenariats entre les  parties prenantes afin, d'accroître l'engagement de tous et de mobiliser des ressources pour lutter contre la fistule obstétricale en Afrique de l'Ouest. Il fait suite à la conférence régionale sur la fistule obstétricale qui s’est tenue à Abidjan, en Côte d'Ivoire, du 13 au 15 septembre 2022.

Alors que la fistule obstétricale a été pratiquement éliminée dans les pays développés, les femmes et les filles des pays en développement restent encore fatalement exposées à cette morbidité.  Ceci  est particulièrement vrai dans la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre où l’on recense plus de la moitié des 2 millions de cas de fistule que compte le monde actuellement.  Malheureusement, les actions de réparations de la fistule y sont encore trop timides et trop lentes. En 2018, seules 2 281 femmes ont reçu un traitement de la fistule dans toute la région. A ce rythme, si les efforts pour remédier à cette condition ne sont pas accélérés, il faudra des siècles pour mettre fin à la fistule obstétricale en Afrique de l'Ouest et du Centre.

Un dossier d'investissement réalisé par l'UNFPA dans la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre en 2020 a révélé que le coût de la réponse à la fistule n'est que de 1 500 dollars américains par survivante et pour chaque dollar américain dépensé pour lutter contre la fistule obstétricale dans la région, au moins 3,1 dollars seront récupérés sous forme d'augmentation de la productivité à moyen et long terme. « Le monde risque de ne pas atteindre les objectifs de développement durable et la promesse de la Conférence internationale sur la population et le développement s'il y a encore des femmes ou des filles souffrant de fistule » a déclaré Dr Diene KEITA exhortant les uns et les autres  à tirer parti des capacités et ressources collectives pour accélérer l'action visant à sauvegarder les droits fondamentaux des femmes et des filles, à protéger leur dignité, leur espoir, leurs rêves et leur capacité à réaliser leur plein potentiel.

L’ampleur de la fistule obstétricale est attestée par des chiffres (plus de la moitié des cas sont enregistrés en Afrique de l’Ouest et du Centre, exposant environ un million de filles et de femmes).  Elle est aussi attestée par les redoutables conséquences médicales, psychologiques, sociales, économiques. Au Togo par exemple, l’incidence annuelle est comprise entre 150 et 300 cas et la prévalence à 1%, ce qui correspond à une vingtaine de milliers de cas. « La lutte contre la fistule obstétricale au Togo s’intègre dans le grand volet de la santé de la mère et de l’enfant, pilier du Plan National de Développement Sanitaire, affluent du Plan National de Développement. Elle est en phase avec la lutte que mènent les Premières Dames auxquelles nous rendons un vibrant hommage. Ensemble, nos pays vont davantage passer à l’action et aller au-delà des engagements, comme il a été fait cas lors de l’importante rencontre tenue du 13 au 15 septembre 2022 à Abidjan, et présidée par la Première Dame de Côte d’Ivoire, madame Dominique Ouattara. Notre rencontre de ce jour, parfaitement arrimée à nos actions précédentes, contribuera, sans aucun doute, à l’élimination par nos pays d’ici 2030 de la fistule obstétricale» a affirmé le Pr. Moustapha MIJIYAWA, Ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de l’Accès Universel aux Soins lors de son adresse au cours de l’événement.

Pour sa part, Madame Elisa De Raes, Première Secrétaire de la mission permanente de la Belgique auprès des Nations Unies, réaffirmant le leadership de son pays dans la coalition des donateurs, a exhorté le groupe des donateurs et partenaires à joindre leurs efforts afin d’éliminer la fistule obstétricale en Afrique de l’Ouest et du Centre à l’horizon 2030.

Somme toute, l’UNFPA et la Première Dame de la Gambie, auront eu le mérite de saisir l’opportunité de cette 77ème AG des Nations Unies pour clamer encore à la face du monde, leur indignation face à cette morbidité qui sape injustement la dignité de millions de femmes et en appeler une fois encore, à des actions vigoureuses en vue de son éradication. Il reste à espérer que les engagements pris à Manhattan, se traduisent dans les faits sur le terrain, partout dans les arrondissements et hameaux de  l’Afrique de l’Ouest et du Centre.