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Confronté à une réduction trop lente de son ratio de mortalité maternelle, le Togo a été le premier pays en Afrique à s’engager en 2013 dans une révision de l’approche à adopter, pour

améliorer le développement en réseau des maternités SONU. L’identification d’un premier réseau plus réduit de 109 maternités a permis d’augmenter à 25 le nombre de maternités SONU

fonctionnelles, d’y affecter des équipes de sages-femmes, d’introduire avec efficacité le sulphate de magnésium dans l’arsenal thérapeutique courant et d’augmenter l’utilisation de la ventouse

obstétricale.

 

Le développement récent de nouveaux outils d’aide à la planification, conçus par l’Université de Genève et adaptés par cette université et l’UNFPA à la question du développement des

maternités SONU, permet d’affiner encore l’efficience de cette démarche et de développer des indicateurs de couverture de la population du plus haut intérêt opérationnel.

 

A la demande du Directeur Général de l’Action Sanitaire, un atelier de planification a réunit l’ensemble des six Directeurs régionaux et leur équipe pendant 4 jours afin de revoir le réseau

initial avec l’appui d’AccessMod, un logiciel combinant un Système d’Information Géolocalisé (SIG) à une modélisation des déplacements de la population. Les participants ont ainsi analysé

leur réseau SONU en fonction de l’activité obstétricale, du personnel présent mais aussi à partir de données géospatiales et sur les dynamiques de population. Ce travail a permis de revisiter en

profondeur l’ensemble du programme de santé maternelle mais Le premier résultat de ce travail est remarquable : surtout d’identifier, région par région, le meilleur réseau SONU potentiel, c’est-à-dire offrant le meilleur compromis entre faisabilité (rendre la maternité fonctionnelle et offrant des services de qualité) et la couverture de la population.

 

Le réseau initial des 109 maternités SONU du Togo était capable de couvrait 83% de la population. Le nouveau réseau de 69 maternités en couvre 80%, en une heure de trajet.

Ce résultat est encore théorique. Pour le ministère cela signifie qu’il « suffit » de rendre fonctionnel 69 maternités au lieu de 109 tout en couvrant la même proportion de population. Le

réseau des 25 maternités SONU fonctionnelles existantes pour le moment couvre déjà 71% de la population. L’objectif opérationnel est d’augmenter la population couverte à une heure de trajet

par un SONU de 71% à 80%. L’atteinte d’un tel objectif placerait le Togo en tête des pays capable de couvrir leur population avec un réseau fonctionnel. Il s’agit là d’une première étape qui

semble très à portée de système de santé. Le véritable défi du Togo se porte maintenant sur des étapes plus avancées concernant la qualité des soins.

 

Pour renforcer la qualité des soins dans ce réseau, il est nécessaire d’affecter le personnel de santé capable de produire des soins obstétricaux et néonatals, des obstétriciens, des chirurgiens,

des anesthésistes, des infirmières et des sages-femmes. Ces dernières constituent le fer de lance de la qualité des soins dans une maternité. Il manquait encore 168 sages-femmes dans le réseau

SONU initial. Il n’en manque plus que 65 dans le nouveau réseau SONU, en particulier dans les maternités SONUB.

 

La présence d’un personnel bien formé et travaillant en équipe permet de réduire les déficits en fonctions signalétiques. 35 % des maternités du réseau présentent encore des déficits en

fonctions signalétiques, en particulier pour l’utilisation des ventouses, du sulphate de magnésium et de la prise en charge des réanimations néonatales. Pour les SONUC en particulier, le déficit

d’utilisation de la ventouse est important, tout comme celui de la disponibilité en produits sanguin.

Les groupes de travail ont également mis en évidence des problèmes d’infrastructures, en particulier pour les maternités SONUB. Elles manquent parfois d’espace pour le post partum, de

laboratoire pour les examens biologiques et d’équipements.

 

Les liens de référence représentent un autre facteur important influant sur la qualité des soins. Il y avait dans l’ancien réseau 17% de liens de référence ne présentant pas de problème important

et ne représentant pas un coût financier trop important pour la population (liens verts). Ils sont maintenant 27% de liens verts. Les 2/3 des liens de référence entre les maternités SONUB et

SONUC ne sont donc pas réellement opérationnels ou représentent un obstacle financier important. Cette question nécessite d’être traitée avec attention, si possible en concertation avec

les autorités locales.

 

Ces informations sont détaillées dans ce rapport régions par région et maternités par maternité (chapitre IV). Elles permettent de définir la ligne de base d’indicateurs qui peuvent contribuer de

manière importante au suivi du bon développement du réseau. Une fois approuvé par le Ministère de la santé, ce document doit faciliter le travail de planification des directions

sanitaires régionales pour un développement efficient et mesurable du réseau SONU, une composante clé du programme de santé maternelle et néonatale.