La pandémie de COVID-19 sévit partout dans le monde, et les gouvernements prennent des mesures sans précédent pour tenter de limiter la propagation du virus, en intensifiant la réponse des systèmes de santé et en annonçant des restrictions de déplacement qui affecteront des millions de personnes. Au milieu de ces actions, les responsables ne doivent cependant pas oublier la vulnérabilité des femmes et des filles, exacerbée par la crise, souligne une note explicative de l’UNFPA qui vient d’être publiée.
Le COVID-19, la maladie à coronavirus qui s’est rapidement propagée dans le monde entier depuis sa découverte fin 2019, semble particulièrement létale pour les populations âgées et les personnes présentant déjà des maladies. Nous manquons encore de données précises et ventilées par sexe pour comprendre la manière différente dont femmes et hommes sont affectés par l’infection, les complications et les risques de mortalité. Pourtant, il est déjà clair que femmes et filles font face à divers risques qui doivent être pris en compte d’urgence.
« Les épidémies affectent les femmes et les hommes de façon différente », précise la note explicative de l’UNFPA, qui évoque le rôle du genre dans la pandémie actuelle. « Les pandémies aggravent les inégalités de genre déjà existantes, et peuvent affecter l’accès des femmes et des filles à la prise en charge médicale et au traitement ».
Les femmes en première ligne
Les femmes peuvent également être plus exposées au COVID-19 à cause de leur sur-représentation dans les professions de santé et les services sociaux. Près de 70 % du personnel médical et social mondial est composé de femmes. Nombre d’entre elles sont sages-femmes, infirmières ou agentes de santé communautaires, des rôles qui les placent en première ligne en cas d’épidémie.
Les risques encourus par les femmes et les filles sont également accrus lorsque les systèmes de santé détournent les ressources habituellement allouées à la santé sexuelle et procréative vers la réponse à l’épidémie, et lorsque les chaînes d’approvisionnement commencent à s’affaiblir sous le poids de la pandémie.
Les services et les produits de première nécessité en santé sexuelle et procréative sont souvent négligés en temps de crise, alors que les femmes continuent d’avoir besoin de contraception, de produits d’hygiène menstruelle et de soins de santé maternelle. De nombreux pays ont déjà dû réaffecter leur personnel de santé et leurs ressources à des services de santé vitaux, ce qui pénalise les autres domaines de prise en charge.
Cette période se révèle particulièrement préoccupante pour les femmes enceintes qui ont besoin d’être régulièrement suivies. La note explicative recommande de prendre des mesures de prévention de l’infection pour protéger les femmes dans les unités prénatales, néonatales et de santé maternelle.
Les femmes enceintes doivent également avoir accès à des informations fiables et à des soins de qualité. « Actuellement, rien n’indique que les femmes enceintes soient plus à risque de déclarer une forme sévère du COVID-19 ou des symptômes différents du reste de la population », précise la directrice de l’UNFPA, le Dr Natalia Kanem. « Il est cependant important d’assurer l’accès des femmes enceintes à tous les soins de santé de qualité, même en cas d’infection par le COVID-19 suspectée, probable ou confirmée. Les femmes enceintes présentant des maladies respiratoires doivent être une priorité absolue car le risque de complications graves est élevé ».