Vous êtes ici

La maison de la sage–femme au service de la santé de la mère et de l’enfant

 

Au Togo, l’UNFPA accompagne l’Association des Sages – femmes du Togo (ASSAFETO) dans ses offres de soins à la mère et à l’enfant.

Dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale des sages-femmes (5 mai), l’Association des Sages – femmes du Togo (ASSAFETO) a organisé dans la semaine du 10 au 15 mai 2021, une campagne de dépistage et de traitement gratuit des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Cette activité a bénéficié du soutien financier de l’UNFPA Togo.

Ce 10 mai 2021, à la maison de la sage-femme de Lomé, Dame Aholoussi Bodja, la quarantaine révolue, a été diagnostiquée comme présentant des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Elle explique: « J’ai été orientée à la maison de la sage-femme pour des douleurs récurrentes au pied. Après un bon accueil et des examens de routine, la sage-femme qui m’a reçue m’a expliquée que j’avais des lésions du col de l’utérus et qu’il fallait réagir immédiatement. »

Inquiète au départ, elle se sent aujourd’hui rassurée parce qu’elle a été prise en charge par la cryothérapie pour éviter que cela ne débouche sur un cancer: « j’avais peur du diagnostic, mais avec tout ce dont j’ai bénéficié à la maison de la sage-femme, je suis plus rassurée. J’ai été prise en charge gratuitement. C’est grâce à la maison de la sage-femme de Lomé que j’ai retrouvé aujourd’hui ma pleine forme », nous confie dame Aholoussi Bodja.

Dame Aholoussi n’est pas une exception. Depuis 2012, la maison de la sage-femme offre des services de dépistage précoce de cancer du sein et du col de l’utérus, de traitement des lésions pré cancéreuses du col de l’utérus par la cryothérapie ainsi que des consultations prénatales, postnatales et échographiques et de planification familiale.

La maison de la sage-femme est le siège de l’Association des Sages – femmes du Togo (ASSAFETO), regroupement professionnel créé en 1966 et rassemblant toutes les sages-femmes du Togo. Afin de se rapprocher davantage des femmes, l’ASSAFETO a ajouté aux fonctions administratives de la maison de la sage-femme, des services de formation et recyclage des sages-femmes ainsi que des offres de soin de proximité. Plusieurs partenaires dont les agences du système des Nations Unies accompagnent l’association dans cette offre de services. En 2020, L’UNFPA a notamment fourni à l’institution des équipements de protections individuels (masques, sur - blouses, écrans facial, gants, lunettes, bottes, dispositifs de lavage de mains etc.), permettant ainsi aux sages-femmes de continuer de fournir le service en toute sécurité et aux patientes de continuer à fréquenter le centre en cette période de crise sanitaire à COVID 19.

Afin d’élargir la cible, l’UNFPA soutient régulièrement l’ASSAFETO dans l’organisation de campagnes de sensibilisation et de dépistage de masse lors de la journée internationale de la sage-femme. C’est d’ailleurs à l’occasion de la campagne 2021 que Dame Aholoussi Bodja a été dépistée et prise en charge. Ainsi, grâce à la maison de la sage-femme, elle peut sereinement continuer son activité de commerçante à Lomé et pourvoir à ses besoins et à ceux de ses enfants.

Dame Akou GODZO, la trentaine, commerçante également et présentant aussi des lésions du col de l’utérus, témoigne avec un sourire de gratitude: « sans cette campagne initiée par l’Association des sages–femmes, je n’aurais pas l’information sur mon état et je souffrirais plus tard de graves cancers ».

En 2021, la journée des sages-femmes a eu pour thème : « Les chiffres parlent d’eux-mêmes : investissez dans les sages-femmes ». Tout le mois de mai a été consacré à des activités de sensibilisation. Plus de 200 femmes ont bénéficié de cette campagne de dépistage gratuit.

Mme Héloïse Adandogou d’Almeida, présidente de l’ASSAFETO a rappelé à l’occasion, les problèmes auxquels est confrontée la corporation, notamment la pénurie des sages-femmes dans les centres de santé. « Le taux de mortalité maternel au Togo à ce jour est de 401 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes alors que les ODD voudraient que ce taux soit réduit à 70 pour 100 000 naissances vivantes », explique Mme d’Almeida. Le ratio sage-femme-femmes en âge de reproduction recommandé par l’UNFPA est d’une sage-femme pour 3000 alors qu’au Togo ce ratio est d’une sage-femme pour 14000. « Avec ce gap à combler, on ne peut prétendre réduire la mortalité maternelle puisque le système de santé repose sur les ressources humaines. Ce que nous faisons au niveau de l’ASSAFETO, c’est le plaidoyer qui permet qu’on recrute plus de sages-femmes pour pouvoir répondre aux besoins », conclue-t-elle.